Le Mouvement d’Action Paysanne – Communiqué et mobilisation
Ce lundi 23 janvier, l’European Milk Board (EMB) appelle à la mobilisation et à l’action, à l’occasion de la réunion du Conseil Agriculture de l’UE et suite à la décision de l’Europe d’inonder les marchés laitiers déjà saturés de 360 000 tonnes de lait en poudre stockés suite à la politique d’intervention publique.

L’European Coordination Via Campesina (ECVC) et le Mouvement d’Action Paysanne (MAP) soutiennent et rejoignent l’appel.
En tant que mouvement politique paysan, le MAP s’inquiète et alerte de la situation qui n’augure ni une reprise de la production à un prix de production juste et encore moins une gestion des volumes et de la surproduction. Tout au contraire, les perspectives sont menaçantes et indiquent une douloureuse pérennité, voire aggravation, de la crise alors que les producteurs sont déjà dans la situation où ils doivent payer pour produire. A 45 centimes/litre de coût de production pour 30 centimes/litre de prix de vente, l’endettement et la misère ne sont plus une possibilité mais une dure réalité. Cependant La Commission et le Conseil restent incroyablement léthargiques et prompts à un déni pathologique. S’ils avaient encore des doutes sur la crise laitière actuelle, les réalités des lois du marché libre les ont défaits en un revers de leur politique bien placé alors qu’en décembre ce même marché n’a pu absorber que 40 tonnes des 20 000 mis en vente. Et ce, parce que le marché est saturé et que les prix du secteur privé sont inférieurs encore à ceux fixés par la Commission.
Le stockage de lait en poudre est une bombe à retardement !
Oui, le marché laitier est encore et toujours en pleine crise. Certes, grâce au programme de réduction volontaire de la production, les prix ont augmenté. Mais la mise sur le marché par l’UE de lait en poudre issu de l’intervention mettrait à nouveau le marché sous pression. Cela démontre clairement que des mesures telles que l’intervention ne s’attaquent nullement à la source du problème et perpétuent un système malade. Un instrument permanent de gestion de crise qui évite les excédents sur le marché laitier et assure une stabilité à long terme s’impose !
Pour une transition agroécologique des systèmes de production et l’instauration d’un instrument législatif de régulation publique de la production laitière.
Le MAP ne s’inscrit pas, et ne s’inscrira certes jamais, dans la logique agricole industrielle et productiviste, symptôme de la crise actuelle, mais est loin d’être insensible aux cris d’alarme lancés aujourd’hui. Ce pourquoi il s’associe à l’appel à la mobilisation d’ECVC, en soutien à l’EMB, avec l’objectif, dans un premier temps, de mettre en place des outils de régulation publics du marché du lait :
- Nous demandons la mise en place d’instruments publics de régulation de la production. Cet outil doit sécuriser les marges des éleveurs européens et prévenir les crises de manière durable. Il doit également permettre d’assurer la qualité et la viabilité de la production laitière dans de nombreuses fermes réparties sur les territoires et valorisant les terroirs.
- Cela ne peut se faire qu’en parallèle avec une évolution de la PAC qui doit cesser d’encourager la concentration de la production, notamment par le système des paiements directs. Les aides PAC et les outils de régulation doivent être orientés vers un modèle agricole créateur d’emploi et maintenant de nombreuses fermes en activité.
Ainsi le Mouvement d’Action Paysanne sera présent le 23 janvier aux côtés d’ECVC et de l’EMB et appelle à la mobilisation des producteurs et citoyens.
Contacts pour la presse :
Stéphanie Delhaye et Henri Lecloux, Mouvement d’Action Paysanne-MAP : 0032474364242 (FR) ; 0032499170328 (FR)